Jean-Marie Janot est un homme aux multiples facettes. Agent commercial, historien local, collectionneur, conservateur des antiquités et objets d’art, membre actif de sociétés savantes, il est une figure emblématique de la valorisation de la Culture et de la défense du patrimoine dans les Vosges. Il est né à Plombières-les-Bains le 25 mai 1901 et est décédé à Épinal, le 8 janvier 1974. Il est le fils de Joseph Janot, pharmacien à Plombières-les-Bains, et d’Augustine Soyard. Il fit ses études au collège de Remiremont, au lycée de Vesoul, puis au lycée Henri IV à Paris, où il poursuit des études classiques.
Il s’engage dès 1920, comme volontaire au 67e régiment d’infanterie et participe à deux campagnes, où il sera blessé. Il est cité à l’ordre du mérite et reçoit, en 1923, la médaille militaire.
En 1924, il entre à la S.A. Verrerie de Portieux et Vallérysthal comme agent commercial. Il restera à son service jusqu’en 1970. Entre temps, il ne cesse de développer son érudition. Ses collections s’enrichissent au fil des ventes aux enchères. Les sociétés savantes commencent à s’intéresser à ses travaux. En 1937, nommé par Monseigneur Marmottin, il devient membre de la commission diocésaine d’art sacré. Il publie, dès 1939, une étude sur l’enlèvement des emblèmes religieux et féodaux à Raon-l’Étape, puis une étude sur les croix de chemins et carrefours du canton de Plombières-les-Bains. En 1944, il s’installe à Docelles pour entreprendre une étude sur les papeteries des Vosges. Un travail de longue haleine est mené. Il lui faudra plus de dix ans de travail avant de publier en 1952 et en deux tomes, Les moulins à papier de la région vosgienne. Il se lie d’amitié avec la famille Lecole, propriétaire de la papeterie de Lana à Docelles. Son maître-ouvrage est couronné par l’Académie française. En parallèle, il entreprend une étude sur la faïencerie d’Épinal.
De retour sur Épinal après la Seconde Guerre mondiale, il s’intéresse aux cartiers et dominotiers d’Épinal du XVIIe au XVIIIe siècle, puis aux forges de Plombières à la Haute-Saône. Il reprend ses recherches sur les faïenceries des Vosges, de Gérardmer en passant par Rambervillers, pour finir à La Trouche, proche de Raon-l’Étape. Il collecte les informations dont il a besoin, ainsi que les pièces de vaisselle, qui enrichissent sa collection privée.
Il est lié de près à la vie du musée international de l’Imagerie. Il fonde avec Henri Guingot, sculpteur et conservateur du musée départemental, et Georges Trévillot, l’Association des Amis du musée. Il entre en 1948 au conseil d’administration du musée dont il fut par ailleurs vice-président de 1962 à 1968. En 1955, il devient vice-président de la Fédération d’histoire lorraine, de la Commission départementale d’inventaire et de la Société d’émulation des Vosges, dont il assure la publication des Annales. Il participe à la sauvegarde du patrimoine artistique. Il devient en 1967, conservateur du musée Louis François à Plombières-les-Bains, succédant à Jean Kastener, et conservateur des antiquités et des objets d’art. Il entreprend le classement de 325 pièces. En janvier 1973, il est distingué de la croix de chevalier des arts et des lettres. Il compte dans son cercle d’érudits de grandes figures vosgiennes : Louis Guingot, peintre et père d’Henri Guingot, André Philippe, archiviste départemental et archéologue, François Dousset, successeur d’André Philippe, avec qui il faisait les tournées d’inspections d’archives communales, Jean Kasterner, compatriote et ami, sous-archiviste départemental, enfin André Jacquemin, talentueux graveur spinalien.
Côté vie privée, Jean-Marie Janot se marie en 1934 avec Rose Victoire Petitdemange. Elle décède en 1947. Il se remarie en 1948 avec Marguerite Paret. De ses deux unions, quatre enfants naissent : Jean-Goëry, Français-Maurice, Jeanne-Marie et Marie-Antoinette.
Jean-Marie Janot est le frère de Maurice-Marie Janot (1903-1978), célèbre professeur à la faculté de pharmacie de Paris. Ce dernier suit ses cours à la faculté des sciences, de médecine et de pharmacie de Paris, dont il devient professeur de 1941 à 1974. Il devient en 1955 directeur de l’Institut de chimie des substances naturelles du centre national de la recherche scientifique à Gif-sur-Yvette. Il entre également à l’Académie de pharmacie (1946), de médecine (1956) et des sciences (1967). Ses premiers travaux sont consacrés à l’hydrologie dans les Vosges et plus particulièrement à la radioactivité des eaux de Plombières. Sa réputation dépasse les frontières de France. Il est reconnu comme le maître incontestable de la pharmacie française du XXe siècle.