Notice descriptive

54 J - Fonds des Établissement Nicolas Géliot et fils (1895-1974)

  • Présentation du producteur

    Historique

    Nicolas Géliot, industriel originaire de Bourgogne, s’installe en 1835 à Plainfaing pour y fonder un petit empire industriel textile dans la Haute-Vallée de la Meurthe. Il fait l’acquisition du vieux moulin d’Habeaurupt pour installer sa toute première filature à force hydraulique. L’usine est officiellement mise en route en 1837. En 1849, Nicolas Géliot rachète la papèterie de Plainfaing qu’il transforme en filature, entreprend la construction du tissage de la Croix des Zelles, puis achète en 1855 les tissages de Noirgoutte, situés tous deux à Plainfaing.


    L’extension des établissements N. Géliot et fils se poursuit en direction de Fraize. L’industriel fait construire à Fraize en 1857 une nouvelle usine, qu’il équipe avec d’importantes machines fournies entre autres par la maison André Kœchlin de Mulhouse. Il introduit en 1860 la machine à vapeur en complément de la force hydraulique existante. L’ensemble de ces machines comprend une ouvreuse, plusieurs batteurs, des cardes, des bancs d’étirage, des bancs à broches et des renvideurs mécaniques. Nicolas Géliot décède le 5 août 1873 à Plainfaing. La succession des établissements est assurée par son épouse, Marie-Rose Deparis, ses enfants Henri, Adrien, Louis et Marie-Berthe Géliot et par son gendre, Émile Gillotin, qui devient le directeur général de la firme. La société N. Géliot et fils est donc créée en 1874.


    En 1873, le tissage de Noirgoutte est entièrement dévasté par un incendie. Il est reconstruit en totalité. En 1874, le tissage de la Truche de Plainfaing vient se rajouter à la firme Géliot. Ce tissage fut créé en 1847 par P. Dollfus. Le développement continue avec l’acquisition, en 1883 du tissage des Graviers de Plainfaing ; le tissage de la Croix des Zelles est agrandi et celui d’Habeaurupt modernisé en 1888.


    En 1889, après la suppression du libre-échange, la firme Géliot monte véritablement en puissance. La manufacture des Aulnes de Fraize est ainsi créée et officiellement mise en action en 1891. Elle comprend 458 métiers de 58 000 broches et deux machines à vapeur. Le rachat des tissages de Saulcy-sur-Meurthe en 1894 propulse la firme Géliot aux premiers rangs des firmes textiles des Vosges.

    Les premières crises apparaissent à partir de 1891 avec l’incendie de la filature d’Habeaurupt, puis celui de la filature de Fraize en 1899. Ces deux usines furent reconstruites quelques années plus tard.


    En 1905, les entreprises sont touchées par des grèves générales. Les usines sont dans l’obligation de fermer leurs portes pendant quelques mois. En 1909, la Société change à nouveau ses statuts pour devenir une société anonyme sous le nom S.A. Nicolas Géliot et fils. Le capital de l’entreprise est réparti entre les héritiers Géliot, mais aussi entre de grands noms de l’industrie, tel J. Gros de Wesserling, en Alsace. La première guerre mondiale n’épargne pas les usines. Le tissage de Saulcy-sur-Meurthe et la filature des Faulx ont été détruits par des incendies et le manque de main-d’œuvre se fait ressentir. L’entre-deux-guerres est aussi difficile, les usines sont obligées de chômer quelques heures par semaine, voire de fermer provisoirement comme les tissages de La Croix des Zelles et d’Habeaurupt en 1939. Après la seconde guerre mondiale, les tissages de Noirgoutte et des Aulnes sont rénovés et les productions reprennent de façon importante à la suite  de nombreuses commandes pour les colonies françaises. L’expansion n’est que de courte durée en raison des déclarations d’indépendance des pays colonisés. Les fermetures vont se succéder rapidement : Les Fougères ferment en 1956, La Croix des Zelles et Les Graviers en 1963 ; la filature des Aulnes en 1965. Le groupe Boussac entre alors au capital de l’entreprise, pour devenir actionnaire majoritaire en 1966, mais sans résultat. Les fermetures reprennent. La filature d’Habeaurupt ferme en 1968. La totalité du groupe est liquidé définitivement en 1970 et l’usine de Noirgoutte, dernière usine du groupe, est totalement fermée en 1971, marquant la fin d’un empire industriel vosgien.


    Nicolas Géliot, en parallèle, mena une carrière politique d’abord locale, en tant que maire de Plainfaing. Il fut élu à plusieurs reprises, de 1852 à 1873. Il fut également élu député des Vosges de 1867 à 1872 et conseiller général du canton de Fraize de 1855 à 1871.

  • Historique de la conservation

    Le fonds 54 J des établissements Nicolas Géliot et fils est entré aux Archives départementales des Vosges en mars 1989 lors du dépôt des archives communales de Fraize.

  • Présentation du contenu
  • Plans du bâtiment et des machines, registres du personnel.

  • Mode de classement

    Ce fonds présente un intérêt historique et économique très important. Nicolas Géliot a véritablement révolutionné la Haute-Vallée de la Meurthe par l’installation de ses usines marquées par une croissance économique importante. Les archives conservées aux Archives départementales ne représentent qu’une infime partie du fonds originel, mais laissent entrevoir l’impact de l’activité Géliot à Plainfaing et Fraize. Le fonds mesure environ 6 mètres linéaires.

  • Modalités de reproductions

    Règlement de la salle de lecture des Archives départementales des Vosges.

  • Bibliographie

    ANTOINE-RENOLLEAU (Marie-Christine), « Population et mono-industrie dans la Haute-Vallée de la Meurthe », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 104e année, vol. LXXXI, 1978, p. 77-105 [Arch. dép. Vosges, JPL 719]. 

    BAUMONT (Michel), « L’industrie dans la région de Saint-Dié », Annales de Géographie, n°261, 
    vol. 46, 1937, p. 254-256.

    BAUMONT (Michel), « La région de Saint-Dié », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 62e année, 1937, p. 53-72 [Arch. dép. Vosges, JPL 719].

    DURR (Patrice), « Grève de 1905 à Fraize, Plainfaing et Saulcy-sur-Meurthe », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 104e année, n°LXXXI, 1978, p. 107-141 [Arch. dép. Vosges, JPL 719].

    FLAYEUX (G.), abbé, La Vallée de la Haute-Meurthe, Saint-Dié, 1905, 224 p. [Arch. dép. Vosges, in 8° 2557].

    POULL (Georges), L’Industrie textile vosgienne 1765-1981, [Rupt-sur-Moselle], chez l’auteur, 1982, p. 329-334 [Arch. dép. Vosges, in 4° 1349, 3310].

    THOUVENIN (Monique), « Aperçu de l’industrie du coton et des fibres alliés dans le massif vosgien et sa périphérie », Revue géographique de l'Est, année 1979, t. XIX, n 3-4, 1979, p. 215-236 [Arch. dép. Vosges, JPL 721].

  • Indexation
  • Mot(s) matière
    industrie textile ; entreprise industrielle
  • Organisme(s)
    Établissements Nicolas Géliot et fils

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