Cote : 115 Fi |
Intitulé : 115 Fi - Fonds du photographe de presse ERNEST GLESS |
Dates extrêmes : 1961-1968 |
Auteurs : |
Année de publication : 2011 |
Métrage linéaire : 0.19 |
Biographie du producteur
Ernest Gless, dit " Nénesse ", est né à Drusenheim en Alsace, le 13 septembre 1927 et décédé à Épinal dans les Vosges, le 23 avril 2010. Passionné de photographie, il débute en 1943 comme photograveur à la Clicherie Alsacienne à Strasbourg-Neudorf, puis poursuit sa formation aux Dernières Nouvelles d'Alsace. En 1949, à partir de mars-avril et jusqu'en août, il travaille comme trait-graveur, c'est-à-dire photograveur, au journal sportif portugais Sporting Jornal Desportivo et s'adonne à sa passion du football. Il revient en France suite au non renouvellement de son passeport ; il est alors employé comme graveur au sein de l'équipe du service photo-photogravure du journal du centre de la France La Montagne entre septembre 1949 et février 1951. En 1951, après avoir postulé dans plusieurs entreprises liées à l'imprimerie ou à la photogravure, Ernest Gless est engagé comme photograveur et photographe au journal vosgien La Liberté de l'Est. Sa première carte de journaliste professionnel ne date cependant que d'octobre 1968. Dans un premier temps, Jean Veysset est responsable du service de photogravure et Ernest Gless premier photograveur du journal. Ce dernier reprend cette responsabilité et développe le service de photogravure, ainsi que celui de photographie à La Liberté de l'Est.
Ernest Gless partait le plus souvent en reportage à pied ou en vélo selon la grille de reportages donnée par les journalistes au service photo du journal. Il a sillonné le département vosgien durant trente-et-une années et prit sa retraite en septembre 1982.
Lors de certains reportages, comme des accidents de la route ou des incendies, Ernest Gless travaillait non seulement pour informer les lecteurs de l'évènement au travers de ses photographies, mais aussi pour les services d'ordre ou pour des experts.
En dehors de son travail, Ernest Gless participait à un club de pétanque ainsi qu'à l'association des anciens de La Liberté de l'Est. Cruciverbiste et amateur de nature, Ernest Gless s'intéressait aussi à la mycologie ; il s'était par ailleurs découvert une passion pour la pêche à son arrivée dans les Vosges.
Ernest Gless conservait ses reportages dans des pochettes cristal et gérait ses archives photographiques lui-même, car il n'existait pas de service de documentation au journal. Le fonds 115 Fi est essentiellement composé d'épreuves négatives au gélatino-bromure d'argent, en noir et blanc ou couleur. Trente-huit tirages photographiques, en noir et blanc et sur papier Baryté glacé, le complètent. Ce don ne représente cependant qu'une partie de son travail. En effet, Ernest Gless a probablement dû supprimer des reportages trop abîmés ou mal conservés. Les négatifs étaient rangés par ordre chronologique et, parfois, thématique. Le photographe écrivait une simple indication sur les pochettes quant au thème ou au nom de la personne interviewée, sans donner plus de détail. Pour d'autres, l'information indiquée était plus développée et révélait rapidement le contexte de la prise de vue. En tant que responsable du service photo et du service de photogravure, Ernest Gless a pu également prendre en charge des négatifs de reportages effectués par d'autres photographes du journal. Nous avons ainsi pu identifier : J.P. Didelot, Patrick Gless, Jean Veysset, messieurs Roussel et Thévenon. Certains de ses reportages ont également été publiés dans d'autres journaux, comme la photographie de la " Bête des Vosges " qui sévissait dans le département vosgien en 1977.
DON de Monsieur Patrick GLESS
Le présent instrument de recherche a pour objet le fonds iconographique 115 Fi Ernest GLESS, dit " Nénesse ", représentant 6 200 unités documentaires. Ce dernier se compose uniquement de photographies, sous la forme d'épreuves au gélatino-bromure d'argent et de trente-huit tirages positifs. Les dossiers traités concernent la période s'étendant de 1961 à 1982.
Classement et intérêt du fonds
En tant qu'employé de La Liberté de l'Est, le photographe professionnel Ernest Gless couvre les grands évènements des départements proches des Vosges et ceux de son département, en particulier dans l'arrondissement d'Épinal. Son regard de photographe d'actualités se porte sur la vie politique ou sur la société même d'Épinal, pouvant aller d'une commémoration d'anciens combattants à la foire aux bêtes de Padoux. Mais il se montre également passionné, en réponse à ses centres d'intérêts, par la nature ou la pêche. Le fonds 115 Fi est en effet le reflet diversifié et singulier du travail d'Ernest Gless, ce qui explique la complexité du plan de classement en trois grandes parties, détaillées ci-après.
La première partie se divise en quatre sous-parties consacrées à l'environnement de travail d'Ernest Gless au journal La Liberté de l'Est. Il évolue ainsi au sein d'une équipe de travail constituée par la rédaction du journal, située au numéro 40 du Quai des Bons Enfants à Épinal, qui collabore étroitement avec les métiers de l'imprimerie. Une série de portraits des journalistes et des imprimeurs en constitue la première sous-partie. En tant que photographe de presse, il participe à l'élaboration des articles proposés par les journalistes. Souvent en binôme, le journaliste et le photographe travaillent ensemble sur un reportage. En effet, l'image doit répondre et informer rapidement le lecteur du journal, sans être provocante ou choquante. Elle doit également s'accorder à l'article rédigé par le journaliste. Par ailleurs, Ernest Gless, photograveur à La Liberté de l'Est, prépare les documents originaux et les met en forme, avant de les reproduire sur les plaques imprimantes, qui sont destinées à être montées sur les rotatives d'impression du journal. La partie suivante traite de la mascotte du quotidien, un Chat Botté portant un journal. Elle était connue et présente à de nombreuses manifestations dans le département, comme à l'occasion d'une foire ou de la Quinzaine commerciale de Rambervillers en 1970. Par ailleurs, l'impression du journal s'effectue dans un premier temps de manière artisanale, en utilisant des bancs de composition. Un typographe composait lettre par lettre les différents éléments du journal. De plus, La Liberté de l'Est se modernise successivement, en prenant en compte les évolutions techniques d'impression ; elle se dote au fur et à mesure de machines Linotype puis de chaînes d'impression automatisées. La troisième partie est ainsi consacrée aux différentes étapes de fabrication du journal ainsi que les différents efforts de modernisation entrepris par le journal, notamment en 1971 avec l'installation de nouvelles chaînes d'impression à Golbey. Cette première partie du plan de classement relève également l'engagement du journal dans la vie associative, comme avec l'association des Anciens de La Liberté de l'Est ou l'équipe corporative du journal, ou dans la vie sportive, en récompensant en particulier les sportifs méritants avec le trophée " Martini ".
La deuxième partie donne un aperçu non exhaustif du travail de photographe de presse d'Ernest Gless à travers le département vosgien, pour La Liberté de l'Est. C'est ici que sont rangés la plupart des négatifs constituants le fonds 115 Fi. Elle se divise en trois parties traitant des actualités politiques, des actualités économiques et sociales et des reportages non identifiés par manque d'informations complémentaires. En effet, le fonds 115 Fi a fait l'objet d'un travail d'identification des reportages à partir du journal La Liberté de l'Est. Néanmoins, seule l'édition d'Épinal a pu être consultée. La période couverte s'est limitée aux années 1967 à 1982, car elle concernait plus particulièrement le fonds. Les mois de juin et juillet 1961 ont également été consultés, puisqu'ils correspondaient au voyage présidentiel du général de Gaulle en Lorraine et dans les Vosges, du 28 juin au 2 juillet 1961. Ainsi la première sous-partie, consacrée à l'actualité publique, concerne la vie politique du département. De la reconstruction et de l'urbanisation aux visites de différents présidents de la République, la Ville d'Épinal, chef-lieu du département, occupe une place prépondérante dans le travail du photographe. Dans les deux premières parties, Ernest Gless témoigne des évènements de sa ville à travers la représentation de l'État et des différentes institutions territoriales et locales. Il assiste, par exemple, à la première réunion du Conseil régional de Lorraine en 1974. Dans un troisième temps, le photographe de La Liberté de l'Est s'intéresse aussi aux modifications et aux évolutions de sa ville. Située sur le plateau de la Justice à Épinal, la Zone à urbaniser par priorité (Z.U.P.) en est l'exemple type, avec la construction de l'immeuble " T10 ", dominant la vallée de la Moselle. Un autre exemple peut être cité : les fouilles réalisées dans la rue du Chapitre, permettant la mise à jour d'anciennes fortifications, aujourd'hui incluses au paysage urbain de la ville. En plus de l'aspect public, Ernest Gless est ensuite le témoin de la vie sociale et économique de son département. Cette sous-partie compte en quatre points. En effet, il a marqué de nombreuses personnes en photographiant des employés ou des médecins correspondant à différentes catégories socioprofessionnelles, définies par l'Insee. Mais les commerçants et entrepreneurs d'Épinal ont également trouvé leur place dans les pages du journal, lors d'interviews pour un changement de propriétaire par exemple. En troisième lieu, le tourisme a aussi sa place dans le quotidien La Liberté de l'Est. Au détour d'un village ou d'une ville vosgienne, le photographe en a saisi l'intérêt, comme le reportage sur les chemins de randonnée et le bâtiment sur le sommet du Hohneck en 1970. Dans les deux derniers points, Ernest Gless témoigne de nombreux évènements culturels ou sportifs se déroulant à Épinal ou dans les Vosges, et de la vie associative départementale. Ces deux aspects prépondérants dans le plan de classement sont donc le reflet de la vie sociétale d'un département entier.
Dans la troisième partie, le professionnel de la photographie laisse enfin place au passionné. En effet, les deux premières sous-parties traitent du regard d'Ernest Gless, amateur de pêche ou de mycologie. Son intérêt pour la pêche est apparu après son installation dans les Vosges, dans les années 1950. Il l'exerce régulièrement au réservoir de Bouzey, près d'Épinal. Le dernier point laisse place à l'expression au regard curieux ou amusé d'Ernest Gless sur la ville d'Épinal, en passant devant la statue du Pinau portant un parapluie, par exemple.
La durée du stage étant de quatre mois, la totalité du fonds 115 Fi Ernest Gless n'a pu être entièrement traité.
Le fonds 115 Fi est librement communicable. Cependant, pour des raisons de conservation préventive, les supports originaux, fragiles, ne sont pas communicables. La communication se fait en version électronique via l'Iconothèque des Archives départementales des Vosges. Au 28 juin 2011, seuls 639 documents ont pu être décrits et sont donc accessibles au public de la salle de lecture. L'intégralité du fonds sera toutefois consultable au terme du traitement du fonds.
En vertu du contrat établi entre le donateur et les Archives départementales des Vosges, l'autorisation du donateur est requise pour toute reproduction et exploitation d'un ou des documents.
La présence de reportages d'autres photographes du journal La Liberté de l'Est dans le fonds 115 Fi pose des problèmes d'autorisation pour les éventuelles demandes de reproduction ou d'exploitation d'un ou
plusieurs documents. Les éventuels ayants-droit peuvent se manifester auprès des Archives départementales des Vosges.
Reproduction et réutilisation interdites sans l'autorisation des ayants-droits.
Série J - Fonds entrés par voie extraordinaire
Fonds d'hommes politiques représentés dans le fonds 115 Fi
126 J/1 à 99 - Fonds Jean VILMAIN (1932-1995).
222 J - Fonds Paul ROY (1915-1995).
Fonds de journalistes représentés dans le fonds 115 Fi
12 J/1 à 12 - Collection de Louis et Jean BOSSU (1634-1983).
42 J - Fonds Jean BOSSU, franc-maçonnerie (XXe s.).
191 J - Fonds Pierre JEANDIDER, critique (Théâtre du Peuple de Bussang) (1951-2002).
Fonds d'ecclésiastique représenté dans le fonds 115 Fi
279 J - Fonds de l'abbé Robert JAVELET (1929-1964).
Fonds d'association représentée dans le fonds 115 Fi
83 J - Fonds du Théâtre du Peuple à Bussang (1895-1999).
286 J - Fonds du Théâtre du Peuple à Bussang (1895-1999).
Fonds d'entreprise représentée dans le fonds 115 Fi
178 J - Fonds de l'entreprise Boussac, Rambervillers (XIXe-XXe s.).
Fonds de photographes professionnels et amateurs
10 Fi 5 - Fonds Paul-Justin Grandemange, Cornimont pendant la première guerre mondiale (1915-1918).
10 Fi 6 - Fonds Paul Testard, paysages, personnages et scènes à Épinal et Gérardmer (1890-1950).
10 Fi 8 - Fonds Henri Perrout, Épinal et ses environs, scènes familiales et militaires, paysages vosgiens (1890-1914).
10 Fi 9 - Fonds Ernest Andriot, Épinal et ses environs, excursions dans les Vosges, en France et à l'étranger (1875-1943).
10 Fi 16 - Fonds Jacquel et Vautrin, Mattaincourt, rotonde et basilique Saint-Pierre Fourier (1895-1905).
10 Fi 17 - Fonds Clovis Reichert, portraits d'hommes et de femmes, paysans, soldats en permission, notables, paysages et habitations de la région de Saulxures-sur-Moselotte (1910-1930).
68 Fi - Fonds Camille Liévaux : faune, flore, paysages vosgiens (v. 1960- v. 1980).
69 Fi - Fonds Vilair-Scheer : portraits, paysages d'Épinal et ses environs (1911-1970).
110 Fi - Fonds René Midon, photographe de presse (1960-1970).
111 Fi - Fonds Yves Cleuvenot, photographe de presse (v. 1970- v. 1980).
112 Fi - Fonds Jean-Christian Voegtlé, mémorial de la Seconde Guerre mondiale, reportages photographiques sur Épinal (années 1970- années 1990).
Ouvrages généraux
Patrimoine photographique des Vosges, 1870-1950 : un héritage pour demain : catalogue de l'exposition, organisée par les Archives départementales des Vosges, 29 septembre-22 décembre 2006. [Rédigé par Nicole El-Haïk, Joëlle Laurençon, Benoît Martin, et al.]. [Épinal] : Conseil général des Vosges, 2006. 161 pages [In-8° 5334].
NEFF, Robert. La Liberté de l'Est le plus fort tirage des Vosges 50 ans d'indépendance d'un journal départemental (1945-1995). Haroué : Gérard Louis, 2005. 117 pages [In-4° 2535].
Ouvrage spécialisé
Mémento de l'Administrateur, 1962-1984 [JPL 941/1].
Presse
La Liberté de l'Est, 1961, 1967 à 1982 [JPL 1106].